Paul BRUNAT, un Péagois qui a fait briller la France au Japon

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Depuis plus d’un siècle la France et le Japon sont liés par des relations amicales et commerciales et ce grâce à la « Route de la soie » reliant Shangaï à Marseille et faisant de Lyon la capitale de la Soie.

Petit retour dans le passé ...

Au milieu du 19ème Siècle la France est le premier exportateur mondial de soie mais une sombre pandémie va emporter 80% des vers à soie entre 1855 et 1860.

À la suite de la signature du « Traité de paix, d’amitié et de commerce entre la France et le Japon » en octobre 1858 de nombreux soyeux Lyonnais se sont rendus au japon et ont pu constater la grande qualité de la soie Japonaise mais également que le pays était en mesure de leur venir en aide pour répondre à l’importante demande en soie en France. En 5 ans Londres qui était jusque là le principal lieu d’échange international de la soie est détrôné par Lyon et cette nouvelles « route de la soie ».

Cependant l’exportation de vers à soie est strictement interdite à cette époque mais c’était sans compter sur Léon ROCHES, consul français au Japon depuis 1863, qui a réussi à négocier la levée de cette interdiction ainsi qu’un approvisionnement régulier en fil de soie pour les soieries Lyonnaises.

La levée de cette interdiction va permettre d’exporter, durant 40 ans, plus de la moitié de la production de soie Japonaise.

 

 

Léon ROCHES 1809-1901 né à Grenoble et fait ses études à Tournon-sur-Rhône.

Diplomate français, ambassadeur de France au Japon de 1864 à 1868 

 

Et Paul BRUNAT dans tout ça ...

Paul BRUNAT 1840-1908, né à Bourg-de-Péage.

Technicien et cadre dans la société Hecht Lilienthal, maison de soie Lyonnaise

Fils de François BRUNAT, industriel de la soie et maire de Bourg-de-Péage 1852-1856

Jusqu’ici, la production de soie Japonaise est restée artisanale et avec l’intensification des échanges cette soie va être de moins en moins qualitatifs pour privilégier la quantité.

En 1868 Paul BRUNAT alors cadre dans la société Hecht Lilienthal, maison de soie Lyonnaise, est nommé par Shibusawa EIICHI (industriel japonais) pour diriger la construction et la direction de la 1ère filature de soie moderne au Japon mais aussi la plus grande au monde pour l’époque.

Après avoir mené ses recherches son choix s’arrête sur la ville de Tomioka pour la présence de nombreux producteurs de vers à soie, sa grande quantité en eau et en charbon, utile pour faire tourner les machines à vapeur.

C’est ainsi qu’est née, le 4 Novembre 1872, la filature de Tomioka.

Paul BRUNAT a fait venir de France 2 ingénieurs, 4 ouvrières fileuses et 3 fileurs pour diriger et initier les futurs fileurs et fileuses japonais. L’histoire raconte que les débuts de l’usine ont été difficile car les vapeurs noires que dégageaient les machines effrayaient les japonais. Certainement un souvenir des bateaux à vapeurs américains qui sont venus les coloniser quelques années auparavant.

La filature de Tomioka a définitivement fermé ses portes en 1987 mais comptait dans ses heures de gloire environ 400 fileuses.

On doit également à Paul BRUNAT l’exportation de centaines de métiers à tisser Jacquard qui ont équipés le site de Tomioka mais aussi une vongtaine d’autres filatures qui ont ouverts leurs portes par la suite au Japon.

Le savoir-faire Français dans le domaine du tissage à travers M. Paul BRUNAT et M. JACQUARD ont permis de faire rayonner la France au pays du soleil levant.

 

 

 Depuis 2014 la filature de Tomioka est inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco car c’est aujourd’hui le seul site japonais de production industrielle datant de l’ère Meiji, période de transition entre un Japon ancien, féodal, fermé et le Japon moderne, occidentalisé et ouvert sur le monde.